A partir du 8 mars prochain, toutes les habitations devront être équipées d’un détecteur de fumée. Une mesure de précaution pour prévenir les éventuels incendies, qui suscite bien des questionnements… et bien des malfaçons!
Qui finance?
La pose du dispositif doit être prise en charge par le propriétaire, y compris si celui-ci n’occupe pas le logement. Ce qui signifie que les locataires ne devraient se charger de rien, ni de l’achat du détecteur, ni de son installation. L’entretien en revanche est à la charge de l’occupant.
A savoir que même les hébergements nomades ou temporaires (gîtes, caravanes, mobil-homes…) sont concernés.
Les détecteurs de fumée se trouvent facilement dans les magasins de bricolage ou même dans les supermarchés. Ils coûtent en moyenne 20 €.
Attention aux démarcheurs qui en proposent à des prix supérieurs : contrairement aux promesses de ces vendeurs peu scrupuleux, ils ne sont pas plus efficaces! Il s’agit d’ailleurs la plupart du temps de produits bon marchés présentés comme des articles haut de gamme.
L’entretien des détecteurs de fumée est un autre marché très lucratif, avec des forfaits annuels qui peuvent être très coûteux. En réalité, une intervention par an suffit, afin de vérifier le bon fonctionnement du détecteur et changer si besoin la pile d’alimentation.
Qui pose?
Si les particuliers peuvent se charger eux-même de la pose du détecteur de fumée, ils peuvent également faire appel à un professionnel. Mais lequel? Plombiers, électriciens, maçons… tous les artisans du bâtiment se disent aptes à ce petit travail, guère compliqué il est vrai d’un point de vue technique.
En pratique, il n’existe aucun agrément ni formation. N’importe qui peut donc se déclarer compétent à la pose du dispositif, rien n’est là pour le prouver.
Or un détecteur de fumée mal installé peut entrainer de nombreux désagréments, le principal étant des déclenchements intempestifs. C’est pourquoi des normes existent, qui imposent de ne pas placer le détecteur n’importe où, ni n’importe comment. Des règles que tous les installateurs, aussi bien intentionnés soient-ils, ne connaissent pas forcément.
Pour rappel, « le détecteur doit être fixé au plafond, à moins de 2 mètres de la chambre, en évitant les coins et la proximité avec la cuisine ou la salle de bain. »
Quel détecteur choisir?
Tous les détecteurs de fumée du marché sont sensés être aux normes. En vérité, « un tiers de ces dispositifs s’avèrent problématiques » selon l’UFC Que Choisir.
Parmi les principaux défauts relevés :
- un flou au niveau de la garantie : les produits sont certes garantis au minimum 5 ans comme le veut la loi, mais il faut savoir que cet engagement débute à partir de la date de fabrication, et non de la date d’achat. Or rien n’oblige le fabricant à indiquer la date de fabrication sur l’emballage.
- une contradiction entre les marquages CE et NF. Seul la marque CE est obligatoire, pourtant celle-ci est moins exigeante que la Norme Française. Mieux vaut dont choisir un produit portant la marque NF, qui garantit un contrôle plus rigoureux.
- des injonctions de retrait du marché non respectées. Un des détecteurs testés par l’UFC Que Choisir était encore en vente 18 mois après une injonction de retrait de la part de la DGCCRF!
D’autres références sont quant à elles très proches de la non-conformité en raison d’un déclenchement tardif de l’alarme.
Attention : très peu de propriétaires ayant anticipé l’obligation d’équiper leur(s) logement(s) avant le mois de mars 2015, la rupture de stock est prévisible!
Bon à savoir également : si la présence d’un détecteur de fumée sera bientôt obligatoire, le non-respect de cette loi n’entrainera aucune sanction et n’influera pas sur le remboursement par les assurances en cas d’incendie (pour l’instant du moins, mais cela est susceptible d’évoluer).
De même, s’il est conseillé de placer plusieurs détecteurs si le logement dépasse les 50 m² ou est sur plusieurs étages, cela n’est pas une obligation.
Sources : UFC Que Choisir, La Dépêche